Pauline Chanet

SNOOZE

SNOOZE [snu:z]
1- Faire un petit somme, sommeiller
2- Bouton d’arrêt momentané (sur un auto-réveil)

Panique périodique à cinq minutes d’intervalle. Minuterie et stress permanent. Garde-à-vous et deadline à intervalles réguliers. Contrat minuté à durée indéterminé.

Par cette installation, SNOOZE cherche à confronter le spectateur à son quotidien aliéné. Il vient titiller le passant avec une sonnerie qui s’auto déclenche toutes les cinq minutes, sans moyen d’y mettre un terme. On ne voit pas l’objet tapageur, on ne peut donc ni se le représenter ni l’atteindre. Le public subit cette menace sonore sans avoir la possibilité d’avoir une emprise effective sur elle. On est contraint de prendre son mal en patience, d’attendre que le chant mécanique passe en sachant que cinq minutes plus tard, tout va recommencer une nouvelle fois.
La mousse tissée vient alors étouffer les sonneries, donnant un sens plus large à son côté isolant et moelleux. Les accumulations de couches de mousse accentuent l’aspect répétitif et obstiné des appels sonores, créant un cocon épineux autour de l’objet retentissant. En s’enroulant autour de sa proie, la mousse atténue la mélodie de l’alarme et amplifie ses vibrations qui retentissent dans toute la structure.
Plongée dans l’agitation de l’exposition, les sonneries s’effacent dans le fond sonore et deviennent alors une sonnerie parmi les autres. Il faut alors s’approcher de la pièce pour comprendre l’origine du son et admettre la frustration de son cycle infini.

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SNOOZE (2017)
Mousse tissée et téléphone portable
30x33x33cm
Commande pour l’exposition CA VA ALLER tenu à Mons en Mai 2017 – scénographie par Camille Tota.